LE MOYEN-ÂGE

Guichard, Seigneur du mandement d’Anthon, reconnaît en 1225, que ses prédécesseurs ont affranchi les hospitaliers de Jérusalem du péage de toutes marchandises quand ils avaient à en faire le transit par terre et par eau.

Au mois de février 1297, Guy de Saint Trivier acheta, d’Etienne, curé de Genouilleux, la moitié du péage de Chavagneux.

En avril 1319 après Pâques, Milon de Vaux, Seigneur de Chavagneux, reconnut retenir en fief du Prince des Dombes, le donjon de Chavagneux qu’il tenait avant en franc-alleu. Ce donjon de Chavagneux, mentionné dans les textes du Moyen Age, était habité par la famille du Seigneur. Il devait comporter un cellier au rez-de-chaussée, une salle d’honneur au 1er étage pourvue d’une cheminée, au 2ème étage : la chambre du Seigneur et de son épouse, au 3ème étage : la chambre des domestiques et des enfants. Le dernier étage servait de guet et de chambre de repos à la garde seigneuriale.

A cette époque, le vilain était proche de son châtelain, l’un dépendant de l’autre. C’est la symbiose rurale, garantie d’une survie, avant que le pouvoir royal centralisateur ne vienne détruire cette harmonie multiséculaire. Le Seigneur d’Anthon, Imbert de Bartheney, visite en janvier 1487 les Communautés de son mandement, Charvieu et Chavagneux entre autres, accompagné des gentilshommes des lieux, notables et de ses secrétaires.

LA MONARCHIE

La grande peste de juillet 1564 qui ravageait Lyon et le pays de Velin jusqu’à Crémieu, paralysa tous commerces. Les routes furent désertées, les étrangers refoulés, tant était grande la peur inspirée par cette terrible maladie qui détruisit en quelques jours la population des hameaux et des villages. Gabriel de la Poype St Julien, le 25 février 1590, rappelle de Crémieu plusieurs compagnies détachées à Bourgoin pour lutter contre les lieutenants de Lesdiguières qui venaient de battre à Charvieu et au Pont de Cheruis des hommes du Lyonnais qui se dirigeaient vers Crémieu.

La peste réapparut en 1628 et sévit durant une année dans le lyonnais. Elle réapparut en 1631, 1640 et 1650, traînant derrière elle des chapelets de cercueils.

En 1646, à la demande de l’intendant, Dauphine de Roman, un parcellaire est établi concernant la communauté de Charvieu. Ce document nous apprend que l’habitat rural se composait d’une seule pièce, très exceptionnellement de deux, où logeait une famille. Le tiers des habitants est assujetti à l’impôt. Les autres habitants, tous paysans, constituent une main d’oeuvre qui ne perçoit que quelques deniers, un peu de nourriture et parfois le gîte dans des masures.

Les révisions des feux en 1702 à Crémieu fait apparaître les difficultés rencontrées pour le peuple des champs. Les marais qui bordent la Bourbre engendrent un brouillard aussi néfaste à la culture qu’aux gens du terroir. Il y a peu d’arbres fruitiers, pas de vigne et les terres céréalières sont pauvres. La taille ruine les petits propriétaires et la saisie du mobilier, de la ferme même, les entraîne à la mendicité. En ce règne du Roi Soleil, les nobles terriens, les bourgeois et les ecclésiastiques sont exonérés de la taxe depuis 1639, date à laquelle, un arrêt royal accordait ce privilège à ces notables.

LA RÉVOLUTION

Lors des Assemblées Générales des trois ordres tenues en 1788 à Romans, Monsieur Baudrant, avocat, Monsieur Sornins, avocat, demeurant aux Constantins près du Pont de Chéruis, furent délégués aux Etats Généraux. A cette date, le dernier greffier de la Baronnie d’Anthon est le Sieur Nugue, demeurant à Charvieu.

En 1789, Monsieur Dupont de Chavagneux était Seigneur de Chavagneux. La justice du lieu s’étend sur la commune de Charvieu. En 1792, le docteur Pic, chirurgien au hameau du Constantin, près du Pont de Chéruis, est professeur au « cours d’accouchement » avec ses collègues Labonnardière, médecin-chirurgien, Barre et Balme, chirurgiens, demeurant à Crémieu. La commune de Charvieu et celle de Chavagneux appartenaient sous la Révolution au district de Vienne et au canton de Villette d’Anthon. Ce canton eut une vie éphémère, le chef-lieu se trouvant sur la périphérie du canton, éloigné de toutes voies principales.

Les prêtres de la religion catholique, malmenés par la révolution, trouvent néanmoins auprès des représentants du peuple, un soutien. Un certificat de résidence délivré le 22 Messidor An II, atteste le civisme et les sentiments républicains de Jean Sorbier, curé de Chavagneux : « Nous, Maire, Officiers municipaux et notables composant le Conseil Général de la Commune de Chavagneux, bien informés des sentiments républicains du citoyen Jean Sorbier, ci-devant curé de cette commune, avons délivré le présent certificat de civisme pour lui servir et valoir ce que de droit, le présent non scellé à défaut de sceau, Doitier Maire, Renaud, agent et Mollard, greffier, sachant écrire et signé ».

En nivôse An II, un document émanant du Conseil Général de la Commune de Chavagneux répondant à un ordre réquisitoire, précise qu’il y a deux moulins à eau qui font de la très belle farine dans les meilleures années et que, dans les grandes sécheresses, les moulins font la moitié moins de farine. La période de réquisition impose aux paysans du terroir le sacrifice nécessaire à la sauvegarde des grandes villes guettées par la disette, et à l’alimentation des troupes révolutionnaires luttant contre l’Europe royaliste coalisée contre la révolution française.

L'APRÈS RÉVOLUTION

En 1812, la commune de Charvieu fut cadastrée et l’ancien parcellaire enfoui dans les archives municipales.

L’insurrection des canuts lyonnais, en novembre 1831, contre les marchands fabricants, revendications purement salariales, hors d’idée politique, amena l’installation d’autres métiers à tisser à Charvieu et à Chavagneux. En mai 1833, le Conseil Municipal de Charvieu, s’insurge contre Victor Amédée Savoye qui, sur des terrains acquis en 1816, a édifié, sans autorisation municipale et préfectorale, une papeterie et des moulins à blé, après avoir fait creuser un canal ou béal qui a détruit un gué sur la rivière de Bourbre à l’endroit de l’abreuvoir.

Les coutumes rurales survivent à la révolution et, en juin 1834, le maire fait afficher l’arrêté que « dans les communes rurales, il est nécessaire que les habitants soient avertis avant le jour de l’heure des travaux par le son de la cloche, qu’il y a lieu de s’en servir pour annoncer l’heure des réunions civiles, sans préjudicier au droit de l’administration spirituelle. Le sonneur civil de la cloche de l’église communale avertira, chaque matin, comme par le passé, par son de cloche, les habitants pour qu’ils disposent aux travaux de l’agriculture ». Les récoltes des céréales en 1846 et 1847 ont été mauvaises dans la campagne dauphinoise. Le blé se fait rare et son prix augmente. La grêle ravage les dernières et maigres récoltes.

Le chômage se fait sentir dans l’agriculture et les petites fabriques. A Charvieu, « un chantier de charité » permet aux chômeurs de recevoir à midi et le soir, la nourriture nécessaire à leurs familles. Ils travaillent à la réfection du chemin vicinal de Charvieu à Chavagneux. L’autorité préfectorale a interdit l’aumône et l’utilisation des fonds versés à l’instruction publique : « seul, le travail mérite salaire ».

A cette date, face à un avenir incertain, Etienne Grammont fondait sur les bords de la Bourbre une usine.

L'INDUSTRIALISATION

Les Etablissements Grammont – 1843 – un promoteur industriel : Etienne Grammont

LES DÉBUTS DIFFICILES :

En 1849, Monsieur Etienne Claude Grammont, originaire de Saint-Étienne, fit bâtir sur les bords de la Bourbre, afin d’utiliser une petite chute d’eau comme force motrice, un atelier de fabrication des fils d’acier pour aiguilles, du laminage d’acier pour cercles de crinolines et baleines de parapluie. A cet atelier de petite tréfilerie, était joint un autre atelier pour le laminage du laiton pour bijouterie en faux, ornements d’église et fabrique de boutons.

Les débuts difficiles de ce promoteur industriel, devrait-on dire cet homme de génie, qui eut à lutter contre les hommes et l’administration, firent qu’après la vente d’une partie des locaux utilisés par sa petite industrie, les commerçants lui refusèrent même le pain. Pourtant, grâce à l’apport d’argent de l’un de ses amis qui avait décelé en lui l’envergure et l’esprit d’entreprise, il put transplanter ses activités dans l’ancienne fabrique de papier Quenin-Croizat, emplacement actuel des Usines Tréfimétaux. Il adjoint à ses premières fabrications le laminage du paillon de cuivre argenté et la tréfilerie du trait d’or et d’argent qui portèrent loin, en Orient, aux Indes et en Amérique, la réputation des Ets Grammont.

Monsieur Etienne Grammont, administrateur et industriel éclairé, fit que sa maison grandit et prospéra jusqu’en 1881 avec cette seule industrie. A cette date, l’effectif se composait de 143 personnes, la surface bâtie couvrait 2 115 m² et la surface occupée s’étendait sur 7 535 m². La création d’une ligne ferroviaire de Lyon à Saint-Genis en 1875, devait permettre aux industries locales un meilleur développement.

LES APPLICATIONS INDUSTRIELLES DES DÉCOUVERTES SCIENTIFIQUES

ALEXANDRE GRAMMONT – DES PROGRÈS CONTINUS

Vers 1815, les travaux d’Edison et d’Ampère, les deux fondateurs de l’électricité industrielle, ouvrirent des débouchés nouveaux aux industriels entreprenants. Monsieur Alexandre Grammont, déjà collaborateur de son père, et qui avait hérité de celui-ci l’esprit d’initiative et les qualités d’homme d’affaires, pressentit tout l’avenir réservé à l’entreprise qui s’orientait vers les applications industrielles de l’électricité. L’exposition universelle de Paris devait affermir les idées motrices de Monsieur Alexandre Grammont.

L’industrie grandit, ouvrant ses portes aux inventions de l’époque. Elle s’occupa tout d’abord de la fabrication des conducteurs électriques : fils et câbles nus, pour transport de force ; fils trolley, câbles sous gaine étanche en plomb dus aux inventeurs suisses Berthoud et Borel, ainsi que les câbles sous-marins. Cela nécessite la création d’une fonderie et d’ateliers de laminage et de câblerie. Une usine construite à Saint-Tropez se spécialisa dans la fabrication et la pose des câbles sous-marins qui furent installés entre Marseille et Tunis en 1893 et qui mesurait 1200 Kms de Mozambique à Majunga, de Hué à Amoy en 1901, de Saîgon-Poulo-Condor-Pontianak, de Tamatave à la Réunion et de la Réunion à l’Ile Maurice. Ces deux derniers câbles ont été posés par des profondeurs atteignant 5 500 mètres.

La seconde étape fut marquée, en 1891, après l’acquisition des Ets Mordey-Victoria, par la construction de matériel électrique, fabrication à peu près inconnue en France. Cet effort fut récompensé par un grand prix à l’exposition de Lyon en 1894.

En 1890, lors de l’exposition à Paris, ce fut un groupe électrogène avec altérateur triphasé signé A. Grammont qui fournit, en partie, l’électricité dont l’exposition avait besoin. Cette deuxième phase de l’évolution industrielle fut marquée par la construction à la plaine Chavanoz, de transformateurs, de dynamos, de moteurs alternateurs, de moteurs asynchrones, dont certains fonctionnent de nos jours dans l’ancienne Maison Grammont devenue Tréfimétaux, Groupe Péchiney. Ce fut également la construction de moteurs électriques pour tramways, l’installation des lignes de Saint-Etienne, de Besançon et de Dijon. En 1895, 500 personnes travaillaient aux Etablissements Grammont. Les ateliers couvraient 13 692 m² et la surface totale était de 55 574 m². L’utilisation du caoutchouc comme isolant de conducteurs électriques incita Monsieur Grammont à entreprendre, vers 1895, face à l’importance que prenait le développement de l’industrie automobile, la fabrication de pneumatiques et de bandages plains pour poids lourds.

D’autres applications industrielles du caoutchouc donnèrent naissance à la fabrication de tuyaux, de courroies, de clapets, de joints de vapeur, de boulets sphériques pour pompes et de chambres à air et enveloppes pour vélos et autos. Puis, ce fut la création à Lyon, rue du Belvédère, d’une usine moderne destinée à la fabrication des lampes électriques pourvues d’un filament tréfilé, une innovation dont la solidité était remarquable pour l’époque. Ce fut la fabrication des lampes « fotos ». L’essor prodigieux de cette entreprise en avait fait une des premières industries d’Europe, et le personnel était passé de 143 personnes en 1881 à 2150 en 1914. A la déclaration de la première guerre mondiale, les Etablissements Grammont fournissaient à l’armée des fils téléphoniques, des laitons pour les arsenaux, des douilles d’obus et des pneumatiques pour les véhicules militaires. Ce fut la mise au point de l’utilisation en fonderie des premiers fours électriques.

L'OEUVRE SOCIALE

Si la révolution de 1848 n’avait pas arrêté la décision de Monsieur Etienne Claude Grammont de bâtir un atelier sur les bords de la Bourbre, la guerre de 1914 ne devait pas empêcher Monsieur A. Grammont de créer un Centre d’Hygiène Sociale à Charvieu et un Hôpital auxiliaire et bénévole mis à la disposition du service de santé militaire. Pour accueillir les ouvriers mobilisés à l’Usine, Monsieur Grammont crée un restaurant et des logements. Pour les distraire, il fit aménager deux stades où se pratiquaient le football, le basket-ball, le tennis et la gymnastique.

Ces dernières réalisations sociales furent le point de départ de la cité ouvrière de Charvieu, dessein cher à Monsieur A Grammont, suivies plus tard, par la création de la maternité, de la crèche de Charvieu et de l’école ménagère. Certains de ses projets, pour des raisons politiques et d’incompréhension, comme la création d’une école technique, d’une route longeant la voie ferrée reliant Charvieu, Pont-de-Chéruy et Tignieu, restèrent dans les cartons et tombèrent dans l’oubli.

La fondation A. Grammont était née. Les rivalités locales s’étaient effacées et ils n’étaient plus que souvenirs, ces défenseurs acharnés des Grammont qui, en 1893, avaient déposé dans la cour de Monsieur Bernascon, Maire de Charvieu, un engin explosif qui ne fit heureusement aucune victime.

L'ÉTABLISSEMENT PHOENIX

En 1930, Monsieur Grammont vendait ses usines à deux Sociétés. Une partie des usines situées au nord de la route de Lyon était achetée par Pirelli Caoutchouc et l’autre, au sud de cette voie, par les Tréfileries et Laminoirs du Havre, devenus depuis, Tréfimétaux Ugine Kuhlmann et Tréficâble Pirelli. La société Pirelli fabriquait des tubes de caoutchouc, des bottes et des chaussures d’appartement : semelflex.

En 1938, la Société Pirelli est rachetée par les Frères Ghez et la nouvelle Société s’appelle Industrie du Caoutchouc Souple.

Entre 1940 et 1970, l’Industrie du Caoutchouc Souple glisse progressivement dans les mains de la Société Phoenix d’Hambourg. Cette usine fabriquait des chaussures moulées et injectées, des tubes et profils et des tuyaux tout usage pour les bâtiments, les industries, l’alimentation et l’automobile. Cette unité occupait en 1982 quelque 800 personnes.

DE NOS JOURS

L’urbanisation de Charvieu fut liée initialement à l’essor industriel. La population de 308 âmes en 1834 dépasse 2 000 âmes en 1920 pour atteindre 9 292 habitants au dernier recensement. La grande expansion urbaine a été réalisée durant ces deux dernières décennies. Charvieu-Chavagneux a su rester une ville attractive, où il fait bon vivre et travailler.

LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS COMPORTENT :

4 écoles maternelles

  • Charles Perrault
  • Paul Verlaine
  • Jean De La Fontaine
  • Pablo Picasso

4 écoles élémentaires

  • Alphonse Daudet
  • Paul Éluard
  • Marcel Pagnol
  • Francis Jammes

2 gymnases

  • Gymnase Alain Mimoun
  • Gymnase David Douillet

Mais aussi

  • 1 C. E. S.
  • 3 terrains de sport
  • 1 piscine couverte
  • 1 complexe sportif
  • 1 espace Félix Cottin (2 salles festives)
  • 1 espace Roger Gauthier
  • 1 maison des Sociétés (1 salle festive)
  • 1 centre socio culturel « Anna Genin »
  • 1 bibliothèque
  • Permanence sociale
  • Centre de loisirs + annexe
  • Halte-garderie
  • 1 restaurant scolaire + 3 antennes cantine scolaire
  • 1 poste de Police

LES MAIRES DEPUIS 1827 À NOS JOURS :

Charvieu

  • Décédé le 20 septembre 1827 – Théodore NUGUE
  • 1832/1832 – Claude GEORGE
  • 1833/1833 – Claude Paul GILIBERT
  • 1833/1844 – Balthazar GAUTHIER
  • 1844/1848 – Joseph BRESSY
  • 1848/1865 – Balthazar GAUTHIER
  • 1865/1868 – Antoine BELLIN
  • 1868/1884 – Antoine GUICHERD
  • 1884/1895 – Paul BERNASCON
  • 1895/1896 – M. VEYSSILIER
  • 1896/1925 – Alexandre GRAMMONT
  • 1925/1935 – Jules BUCHAILLAT
  • 1935/1945 – Claudius LIVET
  • 1945/1959 – Jules REVELIN
  • 1959/1961 – Francisque VINCENT

Chavagneux

  • 1839/1846 – Jean RADIX
  • 1846/1848 – Théodore REYNAUD
  • 1848/1852 – Jean BUTIN
  • 1852/1861 – Théodore REYNAUD
  • 1861/1865 – Claude REYNAUD
  • 1865/1870 – Jacques CURT
  • 1870/1874 – Amans de CHAVAGNEUX
  • 1874/1896 – Petrus PASCALLON
  • 1888/1892 – Guillaume GUERRIER
  • 1892/1896 – Petrus PASCALON
  • 1896/1897 – Jean-Pierre BREDY
  • 1897/1929 – Paul BERNASCON
  • 1929/1934 – Fernand BERNASCON
  • 1934/1944 – Camille LATREILLE
  • 1944/1953 – Benoît CUAZ-PEROLIN
  • 1953/1961 – Lucien LABBE

Charvieu-Chavagneux

  • 1961/1965 – Francisque VINCENT
  • 1965/1983 – Félix COTTIN
  • Depuis 1983 – Gérard DEZEMPTE